Contexte bancaire actuel

Un regard sur l'économie globale

En 2023, l'économie mondiale a montré des signes de reprise avec une croissance modeste de 0,9 % en France et de 2,4 % aux États-Unis. Cette reprise a été marquée par des tendances sectorielles contrastées. Le secteur de la construction, ainsi que la consommation alimentaire et l'équipement domestique, ont connu une baisse notable. En revanche, les secteurs de l'aéronautique, des équipements industriels et des dépenses en R&D ont affiché une croissance soutenue, accompagnée d'un fort développement du numérique. Par ailleurs, les investissements verts ont atteint 2000 milliards de dollars, soit presque le double depuis 2015, bien que 80 % de l'énergie mondiale reste d'origine fossile. La France a également gagné en attractivité pour les investisseurs étrangers.

L’année 2023 est toutefois marquée par une hausse des procédures collectives : 56 326 procédures collectives ont été enregistrées, dont 74 % de liquidations judiciaires et 23 % de redressements judiciaires. Ces chiffres sont similaires à 2019, année de référence car sans aide Covid. Les entreprises sans salarié sont les plus touchées, représentant 70 % des cas. Les régions d'Île-de-France et d'Auvergne-Rhône-Alpes sont particulièrement affectées, ainsi que les secteurs de la construction, du commerce, de l'hébergement et de la restauration. L'arrêt des aides liées à la crise de la Covid-19, l'inflation et la baisse des permis de construire sont parmi les principales causes de cette situation, menaçant ainsi 240 000 emplois.

Focus sur les prêts garantis par l'État

Entre mars 2020 et juin 2022, plus de 140 milliards d’euros de Prêts Garantis par l'État (PGE) ont été octroyés, représentant plus de 10 % de l'encours total de crédit aux entreprises. Ces prêts, garantis à hauteur de 70 % à 90 % par l'État selon la taille de l'entreprise, ont offert une bouffée d'oxygène financière aux entreprises durant la crise. Cependant, les entreprises ont commencé à rembourser ces prêts en 2022 et 2023, impactant significativement leur trésorerie.

Perspectives pour 2024

L'inflation devrait revenir à un niveau normal d'environ 2 % en 2024, ce qui pourrait entraîner une baisse des taux d'intérêt. Actuellement, le taux de la Banque Centrale Européenne est d'environ 4 %, avec une baisse attendue entre 2,75 % et 3 % fin 2024 début 2025. Les frais de tenue de compte devraient également augmenter de 3 % en début d'année.

En janvier 2024, les prêts aux entreprises ont progressé de 0,2 %, bien que les prêts de trésorerie à court terme aient diminué de 5,8 %. Les prêts à long terme, visant à financer les investissements, ont augmenté de 0,8 %, restant cependant loin des taux de 6 % observés avant la guerre en Ukraine. Les prêts aux ménages ont connu une légère hausse de 0,3 % sur un an, le niveau le plus bas depuis mars 2015.

Enfin, les élections européennes en juin 2024 et les élections présidentielles américaines en novembre 2024 pourraient influencer l'économie de manière significative.

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Ludivine HUCHEZ 

Sources : CCI, Economie.gouv, Fédération Bancaire Française, Cabinet Alvarez & Marsal, Pappers, Le Monde, Les Echos, La Tribune, INSEE, BNP Paribas